Pratiques punitives dans l'emploi et avenir de la philanthropie : repenser les chaines invisibles de la societe

Introduction :

Dans la société moderne d'aujourd'hui, deux domaines mettent en évidence la persistance de pratiques punitives invisibles : la discrimination à l'emploi à l'encontre des anciens détenus et la nature conditionnelle de la philanthropie.
Ces deux domaines montrent comment la « société obscure » punit les gens deux fois : d'abord par le biais des systèmes juridiques, puis par l'exclusion économique ou sociale. Dans le même temps, la philanthropie, souvent déguisée en générosité, reste motivée par des avantages cachés tels que les déductions fiscales plutôt que par un altruisme pur.

Cet article explore les défis liés à la réinsertion sur le marché du travail pour les personnes ayant un casier judiciaire et propose une nouvelle vision de la philanthropie fondée sur une générosité authentique plutôt que sur des avantages transactionnels.

Les pratiques punitives dans l'emploi : un obstacle à la reintegration

La double peine du système judiciaire

Les gouvernements du monde entier imposent des sanctions légales telles que l'incarcération. Une fois que les individus ont purgé leur peine, ils devraient retrouver leur place dans la société. Cependant, la réalité est différente :

  • Un casier judiciaire permanent devient souvent un obstacle au retour à l'emploi.
  • De nombreuses entreprises rejetent automatiquement les candidats ayant déjà été condamnés, quelles que soient leurs qualifications.
  • Cela crée une double peine : l'incarcération, suivie de l'exclusion économique.

Étude de cas : litige civil et refus d'embauche

Prenons le cas d'une personne emprisonnée pour non-paiement des frais judiciaires dans le cadre d'un procès civil.

  • Bien qu'il se soit conformé à l'ordonnance du juge lors de sa libération, il a été confronté à de nombreux refus d'embauche simplement parce qu'il avait un casier judiciaire.
  • De telles pratiques nuisent à la réinsertion et perpétuent le cycle de la pauvreté.

Le rôle des employeurs et des decideurs politiques

Pour bâtir une société plus juste, les syndicats, les employeurs et les décideurs politiques doivent agir :

  • Créer des cadres clairs qui empêchent la discrimination fondée uniquement sur les antécédents judiciaires.
  • Autoriser des exceptions lorsque cela est nécessaire (par exemple, les délinquants sexuels enregistrés ne travaillant pas avec des enfants) sans appliquer d'exclusions générales.
  • Encouragez les politiques d'embauche offrant une seconde chance qui valorisent les compétences et la réinsertion.

Repenser la philanthropie : au-delà de la main invisible

Issa Ndiaye on philanthropy and non profit employment practices

Le problème avec la philanthropie traditionnelle

Les organisations à but non lucratif dépendent souvent des dons, mais ce système présente des lacunes :

  • Les dons sont concurrentiels, ce qui oblige les organisations à se battre pour obtenir des ressources au lieu de se concentrer sur leur mission.
  • De nombreux philanthropes ne sont pas motivés par la générosité, mais par les allégements fiscaux et la reconnaissance publique.
  • Cela correspond au principe économique de la « main invisible », selon lequel l'intérêt personnel motive les actions caritatives.

Le modèle philanthropique One Vision

Pour transformer véritablement la philanthropie, les dons doivent être sans condition :

  • Les contributions doivent être faites par bon cœur, et non pour bénéficier de déductions fiscales.
  • Les employeurs peuvent encourager leurs employés à participer à ce programme par le biais de retenues volontaires sur salaire qui ne sont pas déductibles d'impôt.
  • Les personnes plus aisées pourraient soutenir directement ceux qui sont dans le besoin, à l'image des pratiques de dons populaires dans les pays en développement.

Vers une véritable culture du don

Une véritable culture philanthropique nécessite :

  • Transparence : les dons sont directement versés aux bénéficiaires.
  • Autonomisation individuelle : encourager les citoyens à donner à titre personnel plutôt que par l'intermédiaire d'institutions bureaucratiques.
  • Éliminer les inefficacités du système traditionnel à but non lucratif.

Conclusion : bâtir une societe juste et compatissante

L'intersection entre les pratiques punitives en matière d'emploi et la philanthropie conditionnelle révèle une vérité troublante : la société continue de punir et d'exclure, même lorsque justice a été rendue ou que la générosité devrait prévaloir.

Une nouvelle vision de l'équité est nécessaire :

  • Des systèmes d'emploi qui offrent une véritable seconde chance.
  • Des modèles philanthropiques exempts d'avantages cachés et axés sur une véritable solidarité.

Ce n'est qu'en nous attaquant à ces chaînes invisibles que nous pourrons bâtir une société fondée sur la justice, la dignité et la compassion authentique.

Par Issa Ndiaye | Directeur et CVO chez OVINDI International Group

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